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Bilan 2022 et perspectives 2023

Il y a un an, voici ce que les stratégistes ou économistes prévoyaient :

  1. Fin du Covid ;
  2. Reprise économique post-Covid ;
  3. Fin de la rupture des chaînes d’approvisionnement ;
  4. Inflation persistante mais en baisse au deuxième semestre ;
  5. Fin de la politique de taux zéro des banques centrales ;
  6. Profit des entreprises en hausse, surtout en Europe ;
  7. Marchés financiers en hausse légère (entre 5 et 10%).

Ce qui est arrivé :

  1. Le Covid n’a pas disparu, mais les effets sur l’économie se sont atténués sauf en Chine ;
  2. La reprise économique post-Covid s’est en effet réalisée ;
  3. Les chaînes d’approvisionnement sont encore plus en tension ;
  4. L’inflation s’est envolée ;
  5. Plus forte hausse des taux des banques centrales depuis 1980 ;
  6. Profit des entreprises en hausse en Europe, stable aux États-Unis ;
  7. Marché en forte baisse (entre -20 et -10% selon les zones géographiques).

L’exercice de la prédiction est difficile. Il est rare que les événements se déroulent tels qu’il est prévu. En 2022, le conflit en Ukraine a tout bouleversé. Même si ce risque géopolitique était connu, les marchés financiers ne croyaient pas au retour de la guerre en Europe. Tout a été chamboulé !

L’année 2022 a donc été calamiteuse sur les marchés financiers. Toutes les classes d’actifs (actions, obligations, etc…) de toutes les zones géographiques (Europe, USA, Pays Émergents) ont baissé, parfois fortement. C’est un phénomène inédit que nous n’avions pas connu en 30 ans de gestion d’actifs.

Performances 2022 résumées dans un tableau pour un investisseur européen

La guerre en Ukraine a été un choc pour plusieurs raisons. Les prix de l’énergie ont connu un bon équivalent au double choc pétrolier des années 70. Le prix des céréales ont fait de même car cette région du monde produit une grande quantité de denrées alimentaires indispensables. Pour ne rien arranger, l’Ukraine fabrique des éléments essentiels aux semi-conducteurs.

Tous ces facteurs ont pénalisé les chaînes d’approvisionnement qui avaient déjà du mal à se remettre de la crise du Covid. Il s’en est suivi une forte augmentation de l’inflation. Nous n’avions pas connu une telle hausse de prix depuis les années 80. Il a fallu agir. L’offre et la fabrication des biens étant perturbées, les banques centrales (Réserve fédérale US, BCE, etc..) ont entamé un cycle d’augmentation de leurs taux d’intérêt, abandonnant alors une politique monétaire très accommodante en vigueur depuis une décennie. La fin de l’argent facile pour les marchés financiers. Celui-ci bien qu’anticiper depuis la fin de l’année 2021 s’est avéré être plus violent et rapide que prévu.

Le but de cette manœuvre des autorités monétaires est de calmer la demande pour que celle-ci rejoigne progressivement l’offre et ainsi ralentir la hausse des prix. Le corollaire de cette politique est qu’il faut s’attendre dans les mois qui suivent un ralentissement de l’activité économique, voire à une récession si la hausse des taux d’intérêt est très ou trop importante.

En pures mathématiques financières, l’augmentation des taux d’intérêt pénalise les obligations et des actions surtout celles qui sont le plus valorisées, par exemple celles du secteur technologique. Si vous y ajoutez le risque de ralentissement économique, ces actifs financiers ont été pris en tenaille et la baisse était inévitable. Elle a cependant été très rapide prenant à revers bon nombre de gestionnaire, dont notre cabinet.

L’ambiance s’est dégradée jusqu’en septembre-octobre où tous les opérateurs de marché étaient alors extrêmement pessimistes et déprimés. Souvent dans de tels cas, il s’agit du signal que les mauvaises nouvelles sont pleinement intégrées. Effectivement depuis, les premiers signes de ralentissement de l’inflation sont apparus. Les politiques des banques centrales semblent fonctionner ; ce qui pourrait vouloir dire que la hausse des taux ne sera pas plus forte qu’attendu. De plus, la Chine a renoncé à sa politique zéro Covid. Elle pourra être en 2023 un soutien à l’économie mondiale tant au niveau de l’offre (moins d’usines fermés en raison de confinement) qu’en terme de demande (les consommateurs chinois vont se remettre à acheter).

Bien qu’encore convalescents, les marchés financiers se sont légèrement repris en fin d’année 2022 et commence l’année 2023 d’une manière plus satisfaisante.

Nous voulons vous faire part maintenant de notre analyse en ce qui concerne la situation actuelle et ce que l’on peut attendre pour les prochains mois en profitant de nos expériences passées dans de telles circonstances.

La remontée des taux d’intérêt des banques centrales a mis fin à la période d’argent facile que nous a connu depuis plus de 10 ans. Celle-ci avait propulsé le prix des actifs à des niveaux très élevés, des actions en passant par les obligations, l’immobilier ou le marché de l’art. Naturellement, une correction est salutaire et nous allons revenir à un schéma plus classique. Les fondamentaux seront à nouveau prépondérants. L’analyse retrouvera ses lettres de noblesse et la sélectivité sera une force.

Le risque inflationniste sera le plus gros risque pour votre patrimoine. En effet, sur le long terme, les risques de pertes en capital s’atténuent pour l’ensemble des actifs. Ci-dessous, un graphique reprenant les 50 dernières années.

Si nous nous focalisons sur les 30 dernières….

Nous pouvons remarquer également que la performance à long terme est extrêmement corrélée à la prise de risque. Le vrai risque, qui avait disparu et que nous avions presque oublié est l’inflation. Ces dernières décennies, les banques centrales se sont plutôt attachées à lutter contre la déflation en injectant des liquidités considérables. Cette période est révolue.

Quels sont les actifs les plus efficaces contre l’inflation ?

J’en citerai 3 : les actions, l’or et l’immobilier. Mais attention à être sélectif. Il faut privilégier les actions des sociétés capables de répercuter la hausse des prix (cf graphique ci-dessous). L’or est historiquement une protection mais celle-ci semble de moins en moins efficace car il a le désavantage de ne pas créer de valeur. Pour l’immobilier, c’est surtout vrai si vous empruntez et que les loyers sont libres.

Néanmoins il ne faut pas surestimer ce risque. Les tensions extrêmes sont en train de se résorber. Les prix de l’énergie sont au niveau d’avant l’invasion russe en Ukraine. Le prix du fret est en nette baisse. Mais le choc est encore là. Les entreprises doivent faire face aujourd’hui à une environnement économique rude : difficulté d’embaucher, coût de l’énergie et des matières premières ainsi qu’une sensible augmentation des taux d’emprunt. Une récession semble inévitable.

La question pour les prochaines semaines est donc : est-ce que les marchés financiers ont pris en compte tous ces éléments ? Les entreprises montreront-elles encore leur extraordinaire capacité d’adaptation comme le démontrent leurs résultats opérationnels malgré les vents contraires des dernières années ?

La période de résultat des entreprises qui commence et les commentaires qu’elles livreront sur leurs perspectives 2023 seront cruciaux pour la performance des actifs financiers cette année ! En espérant qu’un autre choc exogène n’intervienne pas.

Des raisons supplémentaires pour être optimistes….

Si l’on regarde l’historiques des performances des marchés financiers, on constate que les indices ont affiché des performances négatives deux années de suite qu’en une seule occasion : l’explosion de la bulle internet en 2001 suivie de préparation de la guerre en Irak en 2002. Tenir le cap dans les vents agités semble donc la marche à suivre une nouvelle fois…

A2

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