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Notre point de vue sur les marchés financiers

Le début de l’année 2023 a été marqué par une série de développements économiques et financiers, dont certains étaient anticipés et d’autres non. Parmi les premiers, on peut citer la poursuite de la lutte contre l’inflation par les banques centrales. En effet, celles-ci ont continué à relever leurs taux d’intérêt dans le but de freiner l’inflation. Cette politique monétaire restrictive a eu un impact négatif sur la croissance économique, mais elle a également contribué à faire baisser l’inflation.

Parmi les développements non anticipés, on peut citer l’épisode de stress bancaire aux États-Unis et en Suisse. Plusieurs banques américaines et suisse ont connu des difficultés financières, ce qui a conduit à une crise de confiance dans le système bancaire avec pour résultat un impact négatif sur l’économie. L’accès au crédit a été rendu plus difficile pour les entreprises et les ménages.

La Chine a également déçu. La vigueur de la reprise économique attendue avec la levée des restrictions liées à la Covid-19 n’a pas été celle escomptée. En effet, la Chine a été confrontée à une série de défis, notamment la crise immobilière, la crise de l’énergie et la crise du coronavirus. Ces défis ont eu un impact négatif sur l’économie chinoise, qui a ralenti sa croissance.

Par ailleurs, certaines évolutions positives ont également été observées en 2023. En effet, les tensions sur les prix de l’énergie ont commencé à baisser, et les problèmes de pénurie et de congestion dans le commerce international ont fini par se résoudre. Ces évolutions positives ont de leur côté contribué à soutenir la croissance économique mondiale.

Le bilan économique mondial est donc mitigé en 2023. D’une part, la croissance économique est ralentie par la politique monétaire restrictive des banques centrales, la crise de confiance dans le système bancaire et les défis auxquels est confrontée la Chine. D’autre part, la croissance économique est soutenue par la baisse des tensions sur les prix de l’énergie et la résolution des problèmes de pénurie et de congestion dans le commerce international.

Il y a donc des raisons d’être à la fois pessimiste et optimiste quant aux perspectives économiques mondiales en 2023. Le pessimisme souligne la mollesse des perspectives économiques, tandis que l’optimisme met en avant la résilience de l’économie malgré les chocs adverses. Toutefois, on peut remarquer que les entreprises ont réussi à maintenir l’emploi grâce à des marges élevées et que les ménages ont peu de craintes de chômage, ce qui encourage la consommation.

Parmi les risques à surveiller, le climat géopolitique reste tendu avec les conflits en Ukraine et la rivalité technologique entre les États-Unis et la Chine. De plus, les effets décalés du choc monétaire pourraient se faire sentir avec le durcissement des conditions de financement, ce qui pourrait affecter le secteur immobilier et entraîner des conséquences sur l’emploi et la consommation.

La prudence est donc de mise à court terme, mais une amélioration du cycle économique pourrait être envisagée à l’horizon de 2024, soutenue par la désinflation.

Un phénomène important à avoir à l’esprit :

L’année 2022 a vu une baisse généralisée de tous les types d’investissements quelque soit leur origine géographique, l’année 2023 n’est pas aussi unanime.

En effet, les marchés boursiers sont actuellement dominés par un petit segment de grandes capitalisations, principalement des entreprises technologiques aux Etats-Unis ou les valeurs du luxe en Europe. Celles-ci sont responsables de la majeure partie des gains du S&P 500 ou du CAC 40 depuis le début de l’année. Si l’on exclut ces méga-capitalisations, ces indices se maintiendraient à un niveau proche de celui du début de l’année. Cette concentration inquiète les investisseurs car un marché haussier durable nécessite une base plus large pour s’alimenter durablement.

Source : Bloomberg, J.P. Morgan Asset Management Multi-Asset Solution. Données en date de mai 2023.

Aux Etats-Unis, les méga-capitalisations technologiques, qui tirent leur succès de l’engouement pour l’intelligence artificielle (IA), sont responsables de la hausse des indices. Sans elles, les grandes entreprises américaines seraient en retard par rapport aux autres marchés d’actions mondiaux. Une perspective « hors tech » permet de mieux évaluer les risques économiques : les États-Unis paraissent plus vulnérables aux risques de récession, tandis que l’Europe présente une meilleure performance et que la Chine doit bénéficier des effets positifs de la réouverture économique.

Les auteurs d’un rapport considèrent que l’IA et la technologie marquent le début d’un super-cycle économique, mais ils prévoient également des fluctuations. Actuellement, les méga-capitalisations technologiques sont surévaluées de 40 % par rapport au S&P 500, malgré des prévisions de bénéfices relativement stables depuis le début de l’année. Ils estiment que ces entreprises ne fourniront qu’un soutien limité à court terme en raison de leurs valorisations élevées, ce qui rend l’indice boursier américain vulnérable.

Les investisseurs doivent réfléchir à la manière de réagir à une baisse du marché, qu’elle soit saisonnière ou liée à la concentration de ces méga-capitalisations technologiques. Bien que certaines données macroéconomiques montrent des signes encourageants et que certains autres des risques extrêmes, tels que le plafond de la dette américaine, semblent se résoudre, une baisse des actions pourrait ramener des scénarios économiques moins favorables.

D’un point de vue économique, le resserrement des conditions de crédit et les taux directeurs élevés suscitent des inquiétudes. Cependant, les bilans des ménages et des entreprises semblent solides pour l’instant. Malgré cela, la valorisation élevée des méga-capitalisations technologiques reste un élément de préoccupation pour l’indice boursier américain, et les investisseurs devraient rester attentifs aux risques potentiels.

Voici quelques éléments supplémentaires à prendre en compte :

  • La concentration du marché boursier américain est un problème depuis un certain temps, mais elle s’est aggravée ces dernières années. En 2022, les 10 plus grandes capitalisations boursières américaines ont représenté environ 30 % de l’ensemble du marché. C’est une part beaucoup plus importante que ce qu’il était il y a quelques décennies.
  • La concentration du marché boursier est préoccupante car elle rend le marché plus vulnérable aux fluctuations. Si une ou plusieurs des grandes capitalisations technologiques subissaient des difficultés, cela pourrait entraîner une baisse généralisée du marché.
  • Les investisseurs doivent être conscients de la concentration du marché boursier et s’assurer qu’ils sont bien diversifiés dans leurs portefeuilles.
  • On peut tout de même espérer que le reste de la cote puisse aussi progresser au cours du semestre prochain et tirer les indices plus haut.
A2

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