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Le monde d’après….

La fin du confinement dans notre pays approche sans que nous sachions aujourd’hui comment celui-ci va vraiment s’organiser ni s’il sera nécessaire d’y revenir en cas de 2ème vague. Le contexte est d’autant plus difficile que cette pandémie est internationale et que nous sommes à la merci des politiques de santé des autres nations.

Le constat posé, il est toutefois intéressant de réfléchir à ce que sera le monde d’après…

Dans un premier temps, nous nous interrogerons sur le type de reprise économique dans les prochains mois. Et ensuite, nous analyserons les principales répercussions et les forces que nous voyons à l’œuvre pour le futur de nos économies.

Quelle sortie de crise ?

L’arrêt de l’activité économique a été brutal et généralisé. Les indicateurs macro-économiques publiés depuis la généralisation de la crise du coronavirus ont été, à tous points de vue, spectaculaires en terme de violence du mouvement et de niveaux bas atteints. Il est peu de dire qu’une crise de cette ampleur ne pouvait se prévoir. Pourtant quelques esprits clairvoyants annonçaient les risques d’une pandémie mondiale ces dernières années. Ils n’ont guère été écoutés et ils ont même parfois été moqués !

L’ensemble des zones géographiques a été touché. Aucun secteur économique n’a été épargné. Certains ont beaucoup plus subi que d’autres et de larges pans de l’économie seront obligés de se reconstruire et de s’adapter.

Une chose est certaine, le chemin inverse ne sera pas aussi rapide car la sortie des mesures de restrictions ne sera pas simultanée pour tous. La reprise de l’activité sera donc progressive au fur et à mesure que les différents secteurs de l’économie reprendront et se relèveront du choc subi. 

La reprise initiale sera surement rapide dans des parties de l’économie plus faciles à redémarrer comme l’industrie manufacturière si elle n’est pas trop perturbée par les approvisionnements. Le secteur des transports rebondira vigoureusement car les niveaux d’aujourd’hui sont proches du néant, mais son activité n’atteindra probablement pas les niveaux d’avant la crise avant de longs mois.

Pour accentuer les inégalités, les régions où la propagation du virus a été moindre pourront rouvrir plus tôt que dans celles plus durement touchées. Il sera plus facile, par exemple, pour un restaurant de Nouvelle Aquitaine d’ouvrir ses portes qu’un situé sur les Champs-Élysées. Cependant, les pays, les régions et les villes où les restrictions ont été les plus importantes connaîtront les rebonds les plus marqués.

Nous pouvons ajouter à cela les décalages des politiques budgétaires et monétaires des différents pays. Certes, aujourd’hui nous avons pu assister à des annonces spectaculaires de la part des gouvernements et des banques centrales tant par leur rapidité que dans leur ampleur. Certains pays seront encore plus entreprenants et plus rapides que d’autres. Mais il n’est pas certain que ces interventions suffiront à sauver les secteurs les plus touchés. Nous pensons ici au transport aérien, à la restauration. Il est probable que le niveau global de production restera inférieur aux niveaux d’avant la crise pendant un certain temps. Des regroupement d’entreprises seront nécessaires, des nouveaux entrants apparaitront.

En conclusion, le chemin vers une reprise économique complète sera probablement compliqué et graduel. Nous ne croyons absolument pas à une reprise en V. Mais si nous nous trompons, nous en serons bien sûr les premiers à nous en réjouir.

Quel sera le futur de l’économie ?

Certains secteurs subissent aujourd’hui des changements conjoncturels et bon nombre de ces changements deviendront structurels. Les taux d’utilisation de la télémédecine, de la banque en ligne et du commerce électronique se sont accélérés pendant cette crise, en particulier dans les zones rurales et notamment au-delà de la clientèle habituelle : les millennials. L’application de vidéoconférence Zoom a connu, au cours de ces deux derniers mois la croissance qu’elle avait eu depuis 5 ans (elle peut remercier autant les apéros en ligne que les réunions professionnelles). L’accélération de l’adoption de la télémédecine a été particulièrement évidente parmi les plus de 55 ans, car cette population était plus concernée et fortement incitée à adopter cette technologie.

De même, les entreprises dont les employés travaillent désormais à distance ont également été positivement surprises par la stabilité de la productivité. Nous espérons que cela conduira à une attitude plus amicale de la part de celles-ci à l’égard des politiques de télétravail après la crise. Si c’est le cas, cela pourra, à son tour, avoir un impact important sur le trafic quotidien des métropoles congestionnées.

Le secteur immobilier sera aussi perturbé. Le désir d’espace sera sans doute privilégié après le confinement, les jardins plus appréciés. Le télétravail évoqué plus haut permettra peut-être de s’éloigner des centres-villes. Mais le chômage, la hausse du nombre de foyer en raison de ruptures de couple plus nombreuses auront des influences parfois contradictoires sur la demande. Il n’est guère aisé sujet de dégager une vraie tendance pour les prochaines années pour le secteur de l’immobilier tant les forces en présence sont contradictoires.

Les crises ou les ralentissements économiques constituent des mécanismes de tri du capitalisme. Ils révèlent au grand jour et parfois avec fracas les modèles économiques faibles et ceux aux bilans tendus. L’ampleur de la crise actuelle amplifiera ce phénomène. Nous allons assister à un grand ménage et à un profond renouvellement de nos entreprises. Les plus innovantes et les plus rapides pourront s’adapter. Il leur faudra embrasser ce changement, aller vers de nouveaux concepts et en revisiter d’anciens : la destruction créatrice, l’innovation frugale, privilégier l’expérience-utilisateur au produit… La grippe espagnole a été suivie par 10 ans de forte croissance économique. Nos contemporains voudront profiter pleinement de leur vie, sans regret et vivre de grandes expériences lors des prochaines années.

Plus largement, cette crise offre aux entreprises la possibilité de rationaliser, de revoir les pratiques existantes et de relancer la croissance sur une trajectoire plus durable. Aujourd’hui, les entreprises sont jugées par les gouvernements et la société sur leurs réponses à cette crise. Les entreprises sont très conscientes de leur mission sociale en ce qui concerne la façon dont elles se comportent avec leurs employés et leurs clients, tout en engageant des efforts pour aider à la réponse sanitaire. Nous pouvons sans craintes annoncer que le modèle d’aujourd’hui basé sur une manufacture centrale en Chine sera largement amendé. Les sources d’approvisionnements seront diversifiées, les sites de production multipliés et de manière générale les circuits de décision et de production véritablement raccourcis. Toutes ces politiques seront indispensables pour attirer les capitaux.

Sur ce sujet, une de nos sociétés de gestion partenaires nous a communiqué les résultats d’une étude qu’elle a réalisée sur un échantillon de 600 entreprises. Elle confirme que ces éléments sont déjà à la manœuvre. La crise du coronavirus ne fera qu’amplifier cela. Les entreprises de son panel ayant les meilleures notes sur des critères d’utilisation du capital humain et de gouvernance d’entreprise réalisent des performances boursières bien supérieures à la moyenne de l’échantillon sur les dernières années, mais aussi lors des mouvements très erratiques de ces derniers mois.

Enfin, nous ne pouvons nous satisfaire des réponses des États à la crise du Coronavirus. Sans vouloir rentrer dans des polémiques trop précoces car nous ne sommes pas encore sortis de cette crise, il nous semble indispensable que nos gouvernements devront revoir leur adaptabilité, leur rapidité d’intervention et surtout savoir sortir des normes et processus habituels pour agir de manière plus efficace en temps de crise.

Notre conclusion est que l’investissement socialement responsable sera plus que jamais d’actualité. Chez Ambre Gestion de patrimoine, il constituera la pierre angulaire de toutes nos recommandations. Le monde d’après doit changer, soyons acteurs de cette mutation !

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Eugène

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