Au début de l’été, nous avons rencontré une de nos clientes avec une problématique très particulière. Depuis plusieurs années, nous nous occupions de ses placements financiers et nous nous efforcions d’obtenir pour ceux–ci le meilleur rendement possible en fonction des risques que notre cliente acceptait. Mais ce jour-là, lorsque nous nous sommes rencontrés pour faire un point de situation, elle nous demanda de revoir totalement son portefeuille, non pas en raison de ses performances pourtant bonnes, mais parce qu’elle voulait que ses placements financiers aient un sens ou plus précisément du sens…
Il est courant en gestion de patrimoine que nos clients nous définissent des objectifs précis en termes de rendement, de montant ou nous parlent d’une problématique définie (donation aux enfants, optimisation fiscale). En l’occurrence, ce n’était pas le cas, mais la demande de notre cliente nous est tout de suite apparue comme judicieuse. Elle désirait à présent que son épargne s’oriente vers des placements financiers prenant en compte la lutte contre le réchauffement climatique. Et elle nous demanda quelle était la meilleure manière pour y parvenir.
Nous nous lancions donc dans l’étude des différentes solutions. La première constatation que nous avons pu faire est qu’il existe énormément de vecteurs d’investissements et qu’il est extrêmement difficile de s’y retrouver dans cette « jungle » !
En effet, depuis plusieurs années, les banques, les compagnies d’assurance et les sociétés de gestion ont concocté une multitude de fonds sur le thème de l’investissement socialement responsable (ISR) respectant des normes environnementales, sociales et gouvernementales (ESG). A tel point qu’il est possible aujourd’hui, sur chaque classe d’actifs (actions, obligations, …) et dans chaque zone géographique (Europe, Amérique, Asie, …), d’investir dans des produits labélisés. Et ceci est très positif !
Les labels
Puis, le second problème que l’on rencontre est la multiplication des labels pour un investissement durable. En effet, il est difficile de comprendre et s’y retrouver parmi les ISG, TEEC, ESG, Finansol ou autres ODD. Comme souvent, nos administrations, voulant bien faire créent chacune leur label avec leurs propres règles, ajoutant de la complexité à une idée pourtant extrêmement simple en apparence.
Enfin, les critères sur lesquels s’appuient ces différents labels sont essentiellement qualitatifs et non pas quantitatifs. Donc un placement financier ISR se concentrera sur des actifs (des actions par exemple) respectant des critères ESG mais ceux-ci seront difficilement mesurables et peu homogènes d’une entreprise à l’autre. Prenons exemple avec une action d’un producteur hydrocarbure. Celui-ci peut respecter des critères ESG en investissant dans des énergies renouvelables, mais quelle est la proportion de ceux-ci par rapport à son activité polluante ? Est-ce plus ou moins que son concurrent ? Est-ce suffisant pour le gestionnaire du placement financier ? Et surtout cela correspond-t-il à vos exigences ?
Certaines sociétés ont des objectifs en matière d’environnement durable mais ceux-ci sont-ils effectivement tenus ? Le contrôle n’est pas aisé à réaliser pour les gestionnaires des placements financiers et il est surtout effectué avec beaucoup de retard, le rendant parfois caduque. Tous ces différents labels ne sont qu’un filtre et les curseurs sont bien différents selon les gérants, ce qui rend les placements financiers de type ISR peu comparables les uns aux autres et très difficiles à choisir.
Certains suggèrent alors une autre voie pour éviter ces différents labels. Ils suggèrent en effet d’effectuer des placements sur des thèmes bien précis : l’énergie renouvelable, l’assainissement de l’eau, le traitement et le recyclage des déchets en sont quelques exemples. L’avantage ici est de bien cibler la finalité de ses investissements. Les supports d’investissement sont variés : fonds, sociétés cotées ou non. Mais beaucoup d’acteurs du secteur pensent que cette approche doit rester accessoire et ne constitue pas une politique d’allocation d’actifs à part entière car elle comporte beaucoup de risques. Nous ne partageons pas cet avis puisque la diversité des produits permet maintenant une répartition forte des risques.
Doit-on opposer investissements responsables et performances ?
Durant nos recherches, nous avons pu constater des frais légèrement supérieurs sur les produits labélisés. On peut légitiment penser que la recherche fondamentale plus importante car comportant plus de critères justifie ce fait. Quand nous avons étudié les performances à long terme, nous n’avons pas mis en évidence un décalage de performances entre produits classiques et produits labélisés. Ces derniers offrent même souvent une volatilité moindre, ce qui n’est pas pour nous déplaire.
L’actualité de cet été, canicules plus fréquentes, ouragans de plus en plus dévastateurs, nous rend plus conscients de la nécessité de participer à l’élaboration d’une économie plus responsable. Nous concevons aussi que les besoins, les moyens et les envies de chacun face à cet objectif peuvent différer, l’essentiel étant de prendre part à ce mouvement. Un proverbe de Lao-Tseu bien à propos dit que tous les voyages de mille lieus commencent par un premier pas.
En conséquence, Ambre Gestion de Patrimoine choisit dès à présent d’adapter ses relations avec sa clientèle et ses prospects. La législation aujourd’hui nous oblige à remplir des questionnaires de connaissances clients : recueil patrimonial, questionnaire de risque pour vous recommander les opérations, instruments et services adaptés à votre situation. Nous allons enrichir ces échanges par quelques questions concernant votre ressenti sur une économie responsable pour vous proposer d’intégrer cette dimension dans nos préconisations.
Les solutions ne manquent pas et il nous est possible de répondre à vos interrogations et vos demandes sur le sujet.
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